Pourquoi ?
- La part noble. Avoir de bonnes capacités d’analyse, c’est être du côté de la réflexion. C’est avoir la possibilité de prendre du recul, de se mettre à distance pour bien penser et donc peut-être agir mieux. C’est être du côté de l’intellect et dans notre société du savoir, de connaissance, c’est l’intelligence qui prime. Celle qui vous donne les capacités de discerner, de raisonner, de comprendre et d’entendre. Nous sommes bien là sur une qualité majeure.
- Un souci inégal. Plus vous postulez à des formations d’un niveau élevé, à des programmes comprenant une forte dimension académique, à des formations élitistes, plus le jury sera vigilant sur ce critère de l’analyse. On recherchera des étudiants brillants. Il le sera également fortement si vous venez d’une formation plutôt courte (BTS/IUT) ou très opérationnelle, très terrain et souhaitez vous diriger vers un grade supérieur, celui formant de futurs décisionnaires. Le jury voudra s’assurer que vous avez le niveau, essentiellement les capacités d’analyse, pour aller à bac+5.
- La souplesse. Etre doté de capacités d’analyse c’est aussi rassurer le jury sur votre aptitude à suivre le programme dans de bonnes conditions. D’abord, vous allez quand même suivre une formation, laquelle sollicite des capacités d’analyse. Ensuite, c’est une garantie de bonne émulation au sein du groupe dans lequel vous serez car un individu qui analyse est un individu raisonné et raisonnable; et ça, c’est bon pour les relations au sein du programme.
Comment ?
L’analyse, la vraie, la dure
- Les sujets propices
Certains points de l’entretien sont des supports de choix pour dévoiler des capacités d’analyse. Si vous voulez véhiculer cette qualité au jury, vous pouvez agir directement sur celui-ci en préparant suffisamment de sujets que vous veillerez à placer au cours de l’entretien.
– Les sujets d’actualité : ces blocs de 3 minutes, s’ils ne sont pas une simple reproduction de faits d’actualité mais bien des analyses construites, argumentées, exemplifiées, documentées sont des supports de premier choix. Veillez à bien choisir vos sujets également : des sujets originaux, distanciés vis-à-vis de l’actualité immédiate, des angles de réflexion nouveaux, l’appel à des arguments recherchés.
– Les sujets de réflexion : les sujets de réflexion peuvent être amenés par vous. Ce sont les « enjeux » inhérents au(x) métier(s) qui vous intéressent (blocs de 3 minutes); les sujets de réflexion ou d’engagement personnel que vous communiquez au jury (un intérêt pour les questions d’environnement par exemple, un combat personnel pour la condition animale); les monographies que vous aurez bâties, notamment reliées à votre projet professionnel.
– Les lectures : des développements sur vos lectures, sur des ouvrages ou des auteurs, sont des supports de capacité d’analyse car cela nous immerge dans un univers intellectuel. On peut élargir aux arts de façon globale.
– Les mises en situation et sujets de réflexion in situ : évidemment, lorsque le jury vous met face à un réflexion ou une situation, spontanée, il a là un moyen évident de juger votre capacité d’analyse. Mais là, vous ne pouvez pas préparer grand chose, sauf peut-être votre posture de réflexion (voir ci-dessous).
- L’injection dans tous vos points-clés
Sans avoir de points dédiés à l’analyse, vous pouvez injecter de l’analyse dans le traitement de presque tous vos points-clés (blocs de 3 minutes).
– Les apports : il s’agit de la dernière partie du traitement de vos expériences, le A de CMARA. C’est dans cette partie que vous faites un retour d’expérience, que vous jugez ce que l’expérience vous a apporté. Si cette partie est bien traitée, le recul que vous aurez sur l’expérience véhiculera de l’analyse.
– Les actions d’analyse : dans vos expériences, dans la partie Action, vous avez tendance à négliger les actions portant sur l’analyse. Il peut y avoir une Action totalement dédiée à l’analyse. Par exemple, vous menez un projet de création d’entreprise : la première partie peut être consacrée à l’analyse du marché. Vous faites un stage dans un cabinet d’avocats : la première partie peut être consacrée à des recherches, à des analyses de documents, de jurisprudences… Bref, sachez que l’analyse peut être injectée directement dans vos expériences. Il faudra veiller à détailler au maximum cette partie pour que le jury visualise concrètement votre travail d’analyse. il ne suffit pas de l’énoncer. Il faut le représenter au jury.
– Les focus : dans le traitement de vos voyages ou de vos centres d’intérêt au sens large, après la contextualisation, je vous conseille de faire des « zooms » ou « focus » sur 2 sujets. Eh bien, ils sont l’occasion de livrer une analyse. Exemple : quand vous partez au Canada et que vous évoquez pendant 1 minute la conception canadienne de la protection de l’environnement; quand vous évoquez votre intérêt pour le cinéma et que vous expliquez au jury, pendant 1 minute, pourquoi vous aimez le réalisateur Martin Scorcese, vous livrez une analyse. Là encore, ce n’est pas d’entreprendre de parler de la conception canadienne de l’environnement ou de Martin Scorcese qui va communiquer des capacités d’analyse au jury, c’est ce que vous allez mettre dans cette analyse. Il faut qu’elle soit documentée, chiadée, recherchée, argumentée.
La perception d’analyse
Il y a de bons moyens de laisser percevoir au jury de la capacité d’analyse chez vous. Ou, au moins, s’il ne la perçoit pas, il ne s’alarmera pas de ne pas en voir, son voyant rouge ne va pas clignoter. Vous pouvez assez facilement faire illusion si vous sentez votre esprit d‘analyse un peu faiblard. Ces moyens sont les suivants :
- La structuration du propos
Un discours structuré, évolutif ne peut être élaboré que par un esprit analytique. Dès lors, vous pouvez agir de la façon suivante :
– Préparer des discours structurés : nous en revenons à la préparation. Si vos blocs de 3 minutes sont bien structurés et que vous vous êtes entraînés, ce propos propre et cohérent agira dans le sens de l’esprit d’analyse.
– Structurer les réponses spontanées en 2 ou 3 points : sur toutes les questions posées par le jury qui n’appellent pas directement un bloc de 3 minutes que vous avez préparé, il faut toujours essayer de prendre un temps, quelques secondes, pour structurer ses réponses en 2 ou 3 points. Il faut un esprit d’analyse pour structurer ainsi sa pensée.
– Récupérer la structure en cas de coupure : si le jury vous interrompt dans un développement, prenez le temps de lui répondre, mais sachez revenir au point où vous étiez avant qu’il ne vous interrompe. Cela montre que vous avez de la suite dans les idées et donc un esprit d‘analyse.
– Contextualisez vos propos : c’est une rengaine de ma part, mais poser le contexte trouve ici encore une utilité. La partie de contexte, sur laquelle débute presque tous vos blocs, est une façon de bien installer le discours qui suit, de donner une représentation exacte des conditions au jury. C’est un peu comme poser les hypothèses en mathématiques. Cette démarche de démonstration s’inscrit pleinement dans l’esprit d’analyse.
- Les postures de réflexion
Lorsque vous recevez une question :
– Prenez le temps de la réflexion nécessaire, de quelques secondes à quelques dizaines de secondes si nécessaire;
– Adoptez une posture de candidat qui réfléchit.
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