POURQUOI ?
L’attitude de l’apprenant. Le jury veut vous imaginer dans le programme. Serez-vous à l’écoute, avez-vous envie d’apprendre, saurez-vous tomber dans des zones d’inconfort, allez-vous êtes disponible ? Toutes ces questions, il se les pose. L’humilité est la disposition qui vous rend modeste face à ce que vous avez encore à apprendre. C’est une des garanties qui fait que vous aller vous impliquer parce que vous estimez que vous avez encore beaucoup à apprendre.
Le relationnel. L’humilité est aussi un fluidifiant social. Les relations entre personnes pleines d’orgueil et de certitude sont souvent difficiles. L’humilité permet de s’écouter, de travailler ensemble, de laisser place au débat, à la discussion, au raisonnement. L’humilité fait tomber les postures.
Un catalyseur du fond. L’humilité se retrouve aussi dans une certaine sobriété du discours, un souci mis dans l’explication sans fioritures, sans sur-valorisation de soi, sans hyperbole mais aussi sans un enrobage fait de propos elliptiques, pompeux « c’était très enrichissant », « j’ai beaucoup appris de cette culture ». L’humilité rend les discours plus sobres et fond par là même ressortir le fond.
COMMENT ?
L’humilité ne se règle pas en une question. C’est un sentiment diffus. Vous allez inspirer au jury de l’humilité à travers plusieurs postures ou propos. A moins que vous soyez un gros vantard insupportable, ne vous inscrivez pas dans une recherche active d’humilité. L’humilité, par nature, est une seule des qualités que l’on ne clame pas; l’humilité, par essence, on ne peut s’en vanter. Sachez seulement ce qui inspirera ce sentiment au jury :
- L’écoute du jury
Ecouter le jury est la façon la plus simple d’inspirer de l’humilité. Cela passe par :
- Une écoute attentive de ses interventions. Evitez de lui couper la parole bien sûr, mais encore de hocher de la tête à tout bout de champ pour lui signifier que vous avez compris alors même qu’il n’a pas encore exprimé ce qu’il voulait dire.
- La prise en compte de son avis. Le jury, sur un sujet de réflexion, pourra exprimer son avis ou vous donner des pistes. Sachez les intégrer à votre réflexion. Ne croyez pas que défendre votre point de vue, vous dispense d’écouter les autres et encore moins un jury qui peut vous donner des pistes intéressantes… qui pourront être intégrées ou contestées de manière argumentée.
- L’interrogation du jury. Le jury peut vous inviter à l’interroger. Vous pouvez aussi poser des questions au jury, spontanément, si vous avez besoin d’être éclairé sur une question par exemple.
- « Je ne sais pas »
Vous faites face à une question à laquelle vous n’avez pas la réponse. Plutôt que de vous perdre en confusion ou de faire croire que vous savez, il vaut mieux dire « je ne sais pas ». Assumer de ne pas savoir est une marque d’humilité.
La démarche qui consiste à rechercher une réponse, alors que l’on ne sait pas, est aussi une marque d’humilité. Exemple : « quel est le PIB de la France ? ». Vous ne savez pas mais vous estimez que, moyennant un temps de réflexion, vous pouvez trouver. Cet effort, cette situation de recherche sans certitude, est une marque d’humilité.
- Le souci d’expliquer, sobrement
Un candidat qui prend soin d’expliquer ses expériences, dans le détail, en contextualisant, avec le souci d’un propos didactique fait montre d’humilité. Il se met au niveau d’un jury qui ne le connaît pas, ni lui, ni ses expériences.
La sobriété d’un propos net, précis, documenté, conceptualisé s’oppose à un propos mal structuré, partiel, non détaillé et surtout rempli de formules toutes faîtes et creuses : « enrichissant », « ouverture d’esprit »…
- L’évocation de l’échec
Vous vous imaginez souvent qu’un échec ne doit pas être abordé, que c’est sinon la honte au moins une épine qui risque de ne pas vous servir. Alors pourquoi croyez-vous que dans certains dossiers de candidature figure une question sur un de vos échecs ? Parler d’échec, c’est d’abord se présenter comme un individu loin d’être parfait (et donc perfectible !) et c’est ensuite montrer que l’on ne ferme pas les yeux sur d’éventuelles faiblesses; mais que l’on en a conscience et qu’on le prend en compte.
- Les temps de réflexion
Lorsque vous recevez une question, a fortiori s’il s’agit d’une question de réflexion, prenez quelques secondes de réflexion. Ce temps pris donnera le sentiment que vous « recevez » la question, donc que vous la prenez au sérieux et que vous faites comme acte d’humilité à son égard.
- La prise en compte des autres
Certes, je ne vous le répète jamais assez, c’est « je » qui passe l’entretien. Néanmoins, vous n’êtes pas obligé de vous attribuer toutes les actions et toutes les fleurs. Montrer que vous avez accompli des actions et obtenu des résultats avec d’autres est une marque d’humilité. N’oubliez donc pas le « nous » (et non, le « on », impersonnel !).
- Jouer le jeu
Le jury peut vous mettre dans des situations difficiles. Il a à sa disposition un certain nombre de questions déstabilisantes, ou de mise en situation qui peuvent vous laisser perplexe. Entrer dans le jeu qui vous est proposé, avec élan, est une marque d’humilité.
A l’opposé, refuser brutalement une invitation du jury à réfléchir sur un sujet, le rejet violent ou bougon d’une question, la vexation suite à un propos du jury, sont autant d’éléments qui témoignent d’une absence d’humilité.
- Les expériences
Certaines expériences de votre CV vont véhiculer l’humilité :
- Les petits boulots répétés
- Les expériences sportives en compétition
- Les voyages en sac à dos
- …
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