L’ouverture

POURQUOI ?

L’ouverture, ce terme est catastrophique en terme de précision, de justesse et de consistance ! Il sonne comme un terme bullshit, totalement passe-partout, consommable à toutes les sauces. Certes. Il n’empêche que l’adhésion des jurys à ce terme est quasi-totale et que ces derniers recherchent des candidats ouverts. Donc, on est obligés de faire avec ce concept. Histoire de tempérer le bullshit, on peut y associer un terme plus précis : la curiosité. Les jurys veulent des candidats ouverts et curieux. C’est universel.

En formation. Vous êtes un candidat à une formation. Le jury veut s’assurer que vous avez un esprit prêt à être formé, tout simplement. Et pour cela, mieux vaut faire montre d’ouverture, à interpréter ici comme  un mélange de disponibilité et d’« appétit pour ». Vous serez capable d’intégrer de la nouveauté. Voilà qui rassure le jury.

Une question d’esprit. Les esprits ouverts, curieux sont vus comme les plus intéressants, car ils se remettent en question, ils doutent, ils vont puiser dans l’altérité, ils se frottent à la nouveauté, ils se nourrissent d’éléments variés. Bref, ils envisagent la complexité, ont sans doute une pensée plus pertinente et des propos plus raisonnés. A l’ouverture s’oppose l’étroitesse d’esprit.

La souplesse. La capacité d’ouverture aux autres, aux autres idées, aux autres cultures est la marque d’une souplesse d’esprit. Quelqu’un qui sera vu comme ouvert sera rassurant en termes de flexibilité, de qualité relationnelle.

L’inconfort. Quelqu’un qui est ouvert ne cherche pas à rester absolument dans une zone de confort. A la fois dans l’apprentissage et dans la vie professionnelle, il faut savoir sortir d’une zone de confort pour opérer un changement positif.

COMMENT ?

Ouverture de façade contre ouverture de fond

Attention, mise en garde essentielle. L’ouverture n’est pas une histoire d’étiquettes. Il ne suffit pas d’être parti en voyage, d’aller au musée, de lire le journal pour être « ouvert ». Donc l’effet vitrine qui consiste à balancer ses expériences en se disant « C’est bon, avec mes 10 voyages, mes 4 ans passés au USA, mon intérêt pour le cinéma, je suis ouvert ! ». Non. Cela s’appelle un effet d’annonce. Cela marche néanmoins pour les dossiers de candidature puisque le jury ne peut se fier qu’à des écrits, souvent de petite taille.

Mais à l’oral, il va falloir ne pas vous arrêter aux étiquettes. Ce qui intéresse le jury, c’est le fond de vos expériences, pas le titre uniquement. On peut avoir voyagé dans des dizaines de pays et n’avoir que des banalités à donner au jury, avoir fait la même chose que tout le monde, être resté bien au chaud dans son hôtel. Mais on peut aussi être resté à l’hôtel, avoir fait des rencontres passionnantes ou découvert des plats, des musiques, de façons de pensées et donc avoir fait montre de bien plus d’ouverture que tel autre qui s’est baladé à n’en plus finir mais n’a rien à dire sur son voyage ou que des banalités (« ils sont pauvres en Inde », « ils sont positifs les Américains »…).

Retenez :

  • l’ouverture se démontre, elle ne s’annonce pas.
  • l’ouverture est complexe, elle est dans les détails; pas dans les clichés de l’ouverture.

Les principaux marqueurs d’ouverture

  • Les voyages : ils portent en eux l’idée d’ouverture. Mais attention, ils sont des supports un peu faciles. Et du coup, si vous en restez à des lieux communs ou que vous n’avez rien à dire au jury, l’effet sera dramatiquement négatif car vous aurez déçu une promesse d’ouverture faite au jury. L’ouverture par les voyages ne va pas de soi. A travailler absolument !
  • L’actualité : l’intérêt pour l’actualité, pour ce qui se passe dans le monde ou autour de soi, la curiosité pour des sujets ou des domaines qui sont loin de sa formation initiale ou de ses intérêts immédiats. Exemple : vous êtes historien et vous vous intéressez à l’actualité économique.
  • Les implications et centres d’intérêt : leur originalité, leur diversité, votre implication sont autant d’éléments qui viennent appuyer l’ouverture.
  • Les arts, la culture : les arts et la culture sont des supports universellement reconnus par le jury comme « ouvrant l’esprit ». Cela est conditionné à un contenu intéressant : l’effet d’annonce « je vais au musée », ou « j’aime le cinema » ne suffit pas; il faut que le contenu suive et démontre l’ouverture. Comme pour les voyages, il y a une présomption d’ouverture. A confirmer sur le fond !
  • La culture générale : savoir combien il y a de fleuves en France, quel roi de France gouvernait au 17e siècle, qui était Pierre Bourdieu, quel est le montant du SMIC… Ces questions n’arrivent que rarement par hasard. Elles sont majoritairement impulsées par un sujet que vous avez soulevé. Quoique, on a déjà vu des jurys de Sciences Po devant un candidat voulant entrer en Master Finance et Stratégie, lui demander en toute fin d’entretien s’il savait qui était Pierre Bourdieu. Un moyen très rapide de tester, une sorte de carottage de votre culture générale, très bref mais qui donne immédiatement un signal.
  • Toute les expériences surprenantes : … surprenantes au regard de vos autres expériences, de votre profil ou des autres candidats. Si vous avez un profil financier, très sérieux et qu’en même temps vous faîtes du théâtre d’improvisation comique, cela risque de plaire.
  • Les sujets de réflexion : ils sont l’occasion de voir votre esprit en fonctionnement. Sur des questions de réflexion, le jury peut voir jusqu’où vous allez, quelles pistes de réflexion vous amenez, l’originalité de ce que vous incorporez à cotre raisonnement.
  • L’écoute du jury : être capable de prendre en compte ce que dit le jury, l’incorporer à son raisonnement, écouter le jury sont des marqueurs d’ouverture.

Un commentaire sur “L’ouverture

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s