Le relationnel

POURQUOI ?

La vie du programme. Le jury est soucieux de forger des promotions de qualité, capables de générer de l’émulation. Et cette qualité tient aux participants, à leur façon d’agir et d’interagir. Le bon relationnel est donc un critère majeur. Plus le programme est de petite taille et plus le jury sera vigilant à la bonne composition des promos. J’ai déjà vu des candidats excellents se faire rejeter uniquement sur un motif de mauvais relationnel.

La vie en dehors du programme. Certains programmes, du type grande école, vantent beaucoup les mérites de la vie associative, des activités extra-universitaires. Les écoles de commerce et d’ingénieurs en ont fait un élément pédagogique à part entière, certaines délivrant même des crédits pour cela. Le jury peut vouloir s’assurer de votre sociabilité.

Dans la vie professionnelle, le relationnel est un élément capital. Vos qualités relationnelles vont déterminer votre future aptitude à manager, à diriger mais aussi à être managé et à être dirigé. La vie professionnelle est avant tout une histoire d’hommes, qu’elle que soit la fonction que vous exercerez… à moins d’opter pour l’ermitage.

La sympathie. Vos qualités relationnelles, c’est aussi votre bon relationnel. Avoir un bon relationnel signifie que vous mettez de la fluidité dans vos relations, que vous réagissez de manière adaptée; il signifie plus basiquement être sympathique. « Mais, allez-vous me dire, le jury n’est pas là pour juger si je suis sympathique ou pas ! ». Ah bon et depuis quand ? Nous parlons ici du jury mais aussi de tous les professionnels que vous rencontrerez plus tard : ils ne jugent pas que des compétences, mais se posent une question toute simple : « Est-ce que j’ai envie de travailler avec cette personne ? est-ce j’ai envie d’aller déjeuner avec elle ? de l’avoir dans le bureau à côté de moi ? ». Votre note d’entretien est aussi (et surtout, dans certains cas !) une note de gueule. Cela vous choque ? Cela ne doit pas.

Une question de place. Quelle est votre place dans un groupe ? C’est la question majeure que se pose le jury. Donc, une fois la question de la sympathie évacuée, ce qui intéresse le jury n’est pas de savoir si vous avez un « bon » ou un « mauvais » relationnel mais plutôt de savoir quel type de relationnel vous avez. Est-ce que vous êtes plutôt empathique, plutôt moteur, leader, médiateur. Car un groupe a besoin de tous ces profils. Le jury veut donc simplement vous situer.

COMMENT ?

Remplir le critère dit relationnel c’est s’assurer que l’on est au point sur les deux dimensions suivantes :

Avoir un « bon » relationnel

Le relationnel s’entend d’abord au sens où vous l’entendez sûrement en premier : avoir un bon relationnel. Cela passe par trois éléments qui doivent être observés :

La sympathie : vous devez être agréable, ne pas tirer la gueule, être heureux d’être là. Vous oubliez trop d’être heureux; pourtant vous le méritez cet entretien, vous avez sans doute travaillé pour y être.

Les vecteurs :

  • Le sourire
  • La simplicité (dans le discours entre autres)
  • L’inclusion de tous les membres du jury (même s’ils ne vous apparaissent pas impliqués dans l’entretien)
  • Les expériences véhiculant l’amitié, le service…

L’écoute : écouter les autres, et donc ici le jury, est sans doute la base d’un bon relationnel.

Les vecteurs :

  • L’écoute des questions du jury, jusqu’au bout
  • La non-interruption des membres du jury
  • La prise en compte de que dit le jury dans vos réflexions (sous stress, vous vous précipitez parfois et ne prenez pas le temps d’intégrer la nuance/la subtilité du propos du jury), ne pas toujours vouloir avoir raison
  • La pose d’une question au jury faisant référence à son parcours, à ses fonctions
  • La prise en compte de signaux que vous enverrait le jury durant l’entretien
  • Les expériences véhiculant de l’écoute

La répartie, la disponibilité : entendez par répartie le simple fait qu’il y ait du rebond, un vrai dialogue. Pas le fait de renvoyer le jury brutalement dans ses pâquerettes. La répartie désigne ici votre capacité à toujours trouver le ton juste pour répondre, à ne pas stopper nette la discussion parce que vous êtes gêné par une question par exemple, à vous inscrire pleinement dans ce qu’est une conversation avec des êtres sociaux, inégale, avec des hauts, des bas, sans jamais que ce soit un problème. Votre disponibilité doit être totale.

Avoir du leadership

Entendez d’abord par leadership non pas le fait d’être un « meneur », un « leader » au sens commun, soit quelqu’un qui dirige des hommes, les emmène avec lui, exerce une forme d’autorité. Ce n’est pas cela que l’on entend strictement ici. On veut plutôt voir quelle place vous occupez, peu importe ce qu’elle est. Mais vous devez occuper une place dans l’espace social. C’est cette place qui vous donne une utilité sociale, une utilité dans la relation sociale et donc une forme de leadership. Qui êtes-vous dans la relation sociale ?

  • Un médiateur ?
  • Un leader ?
  • Un entrepreneur ?
  • Un expert ?

Exemple : un profil un peu inhibé mais très prompt à analyser, à mettre de la rigueur, de la nuance dans les réflexions dégagera du leadership dans son rôle d’expert. Le jury se dira : « Celui-là, il est très utile dans un groupe, c’est lui qui a le souci du détail, qui veut creuser. » Ce profil a donc une légitimité sociale clairement identifiée. Et pourtant, il n’est pas un leader au sens commun.

En bref, le jury doit vous sentir exister dans une relation sociale, quel que soit votre rôle.

Entendez ensuite par leadership le fait de garder toujours la face, de ne pas vous laisser marcher sur les pieds, d’avoir du caractère en somme. Ne vous trompez pas : je ne parle pas ici d’avoir un fort caractère, mais d’avoir la confiance en soi minimale pour qu’une relation apaisée puisse avoir lieu. On ne se laisse pas écraser en entretien, on reste sur des bases saines. On montre de la confiance en soi. Leadership n’est ici pas le fait de mener mais bien une confiance en soi qui fait garder la tête haute, toujours, en toute humilité.

Les vecteurs du leadership :

  • Vos points-clés (vos expériences racontées en entretien)
  • Le comportement en entretien (temps de la réflexion, nuance dans les réponses, usage de l’ironie, répartie, maintien d’une opinion…)

5 commentaires sur “Le relationnel

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