Le manque de spontanéité

Origine

  • L’incompréhension du principe fondamental de l’entretien : l’échange. Un entretien est un échange. Vous êtes donc plusieurs à interagir. Ce n’est pas vous qui faites l’entretien. Vous avez certes des contenus préparés, qui vont faciliter votre démonstration, vous donner un propos clair, compréhensible, visualisable par le jury. Mais ce n’est pas une raison pour installer un monologue !
  • Un défaut d’appropriation des contenus. Le contraire du manque de spontanéité, ce n’est pas l’absence de préparation. C’est au contraire la mauvaise préparation. Quand on a moyennement confiance dans les contenus que l’on a préparés, lorsque l’on ne les connaît pas sur le bout des doigts, on s’agrippe, on ne manie rien avec souplesse et l’on s’enferme dans des schémas rigides. Par peur : peur de ne pas réussir à raccrocher les wagons, peur d’oublier…
  • La peur. La peur du vide, la peur de l’inconnu, d’un entretien qui part dans tous les sens. Alors, on se rassure avec des formes figées, maîtrisées. Pourtant, l’entretien est protéiforme et il est impératif que vous partiez de là et acceptiez cette règle.

Manifestation

  • La récitation de vos points-clés, d’une traite. Lorsque vous placez un point-clé, vous le développez, sans prêter attention au jury, à ses regards, à ses intentions de poser des questions. Sans respiration : au sens propre, vous faites défiler votre bloc sans répit, parfois à toute vitesse; au sens figuré, sans souci que le jury écoute, sans vous assurer, par un regard bienveillant que le jury comprenne, qu’il s’y intéresse.
  • Vous enchaînez votre liste de points-clés, sans laisser la main au jury. L’entretien s’apparente à une addition de blocs que vous avez préparés. Dans l’esprit, vous savez que c’est cela, que vous devez placer vos points-clés mais, en situation, cela ne doit pas se voir, tout doit avoir l’aspect d’un échange.
  • Le rejet de tout ce qui n’est pas prévu. Dès que l’on sort de ce que vous avez préparé, vous paniquez et refusez presque toute initiative du jury qui sorte de vos cordes.
  • La récitation de vos point-clés, avec une structure apparente. On voit bien le 1, le 2 et 3.
  • Une précipitation à répondre, du tac-au-tac, parce que vous avez tout en réserve, vous avez réponse à tout.
  • Des réponses à côté de la plaque, parce que vous cherchez à placer vos blocs à tout prix.

Conséquences

  • L’agacement ultime du jury. Il a tout simplement l’impression d’être pris pour un con. Agacement ultime car c’est bien là un agacement qui vous est fatal presque systématiquement. Le jury s’attend à établir une communication, il récolte une récitation ou un propos figé. Il pense que vous ne remplissez pas les conditions du contrat qui vous lie pendant quelques minutes; il faut être deux pour dialoguer. Cela met fin à vos chances, même si votre candidature est bonne.
  • Un défaut de sociabilité, de relationnel. Le critère relationnel en prend un coup. Vous passez pour très scolaire et incapable d’intelligence sociale, l’intelligence qui vous permet d’agir en fonction des autres.
  • Le travestissement. Le jury vit sur l’idée qu’il va accéder à votre personnalité. Si vous lui donnez l’impression d’avoir du prêt-à-servir, vous lui signifiez dans le même temps que vous avez décidé de ne pas vous livrer réellement. C’est un refus d’accéder à votre personnalité, ce pourquoi vous êtes pourtant là. Aie, cela risque de faire mal.

Retenez que :

  • Les contenus préparés sont une garantie pour vous. Garantie d’avoir des choses à dire et de bien les dire pour être compris et bien jugé par le jury. Ils ne sont surtout pas une somme rigide qu’il faut plaquer comme si vous étiez seul. Ils sont une source permanente, dans laquelle vous allez puiser sans cesse.
  • Il ne faut pas hésiter à couper ses contenus, à les développer dans un ordre différent. Le principal est que vous ayez des choses à dire et qu’à l’issue de l’entretien vous ayez pu placer vos contenus. Peu importe la forme.
  • L’agilité est donc un concept essentiel ici. Ce n’est pas parce que vous avez préparé de telle façon que vous devez être prisonnier de cette façon et surtout que vous devez recracher bêtement votre propos structuré.
  • Faites des transitions longues quand vous voulez placer vos contenus. Ne cherchez pas non plus à les placer tout de suite; acceptez de répondre directement à la question, pour dans un deuxième temps vous diriger vers l’un de vos contenus.
  • Vous avez structuré vos points-clés pour en faciliter l’apprentissage et avoir un propos clair devant le jury. Ce n’est pas une raison pour recracher tout avec la structure apparente. Il doit y avoir une différence entre les notes que vous avez en tête et auxquelles vous vous référez et ce que vous dites, qui doit être empreint de naturel.
  • Ne pas hésiter à se jeter dans le vide ! Mieux, y aller avec appétit, avec envie, avec l’énergie de quelqu’un qui ne redoute pas. Pourquoi ?
    • Parce que vous pourrez prendre plusieurs secondes pour réfléchir si la question est difficile;
    • Parce que, en faisant preuve d’agilité, vous savez que vous allez réussir à vous diriger vers l’un de vos points-clés;
    • Parce que même si vous vous plantez, cela ne seront que quelques minutes et vous pourrez gagner des points sur vos contenus ensuite. Et ne croyez pas qu’une réponse moyenne parce que non préparée va vous planter absolument; vous gagnerez des points en montrant une grande spontanéité, même avec un propos imparfait. Evidemment, cela ne doit durer qu’un temps.

3 commentaires sur “Le manque de spontanéité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s