Les projets fantasmés sont des projets farfelus et donc non crédibles aux yeux du jury. Ils sont assez fréquents et mènent souvent à une issue fatale, en tout cas pour les entretiens dans lesquels le projet est essentiel. A éviter donc ! Entrons dans le détail. Par expérience, il y a trois grands types de projets fantasmés :
- Les projets non réalistes
Au regard de votre expérience, de votre parcours
– Problème de profil
Vous êtes étudiant en DUT commercial et vous voulez faire une école de commerce pour faire de la finance de marché, côté trading. Peu crédible, il vous manque un vrai profil mathématique. Ces postes sont pourvus par des ingénieurs ou universitaires scientifiques.
– Problème d’expérience
Vous affirmez vouloir travailler dans le marketing du luxe ; mais vous n’avez aucune expérience dans ce secteur.
Au regard du marché
Vous avez 27 ans, vous voulez intégrer un mastère spécialisé en finance pour intégrer une grande banque d’affaires. 27 ans c’est sans doute trop vieux pour le marché.
Vous voulez faire du management culturel. Vous y allez très optimiste sans aucune conscience d’un marché totalement saturé.
Donc, vérifiez bien que :
- Des débouchés concrets existent. S’ils sont restreints, montrez que vous en avez conscience.
- Vous mettez suffisamment de flexibilité dans vos ambitions, pour faire face à ce marché tendu (vous êtes prêt à prendre un autre poste dans un premier temps par exemple). Le jury ne veut pas vous voir rester sur le carreau après la formation.
Au regard de la formation à laquelle vous postulez
Vouloir intégrer un cabinet de conseil en stratégie, en sortie d’école, après être passé par une école de seconde catégorie est juste irréaliste. Et les jurys en ont conscience; donc ne les mettez pas mal à l’aise.
- Les projets « tartes à la crème »
Dans le rayon « les jurys n’en peuvent plus », sont nommés :
– Marketing du luxe
– Management du sport
– Fusions-acquisitions
– Conseil en stratégie
– L’entrepreneuriat (vu comme cool et sympa)
« Tarte à la crème » signifie que ces projets sont très souvent cités et ont le démérite d’être des métiers que vous identifiez comme « fun » ou « prestigieux ». Il y a des mouvements de mode qui font que les uns et les autres trustent les premières places des sujets « tarte à la crème » chaque année. Ils portent ce nom surtout parce que la réaction du jury est systématiquement la même : « Encore un ! ».
Vous ne devez pas vous interdire ces métiers ; mais sachez seulement qu’il ne faut aller sur ces terrains qu’en très bonne connaissance des sujets et avec une légitimité forte. Sinon, vous passez pour rêveur, pour fantasmeur.
- Les projets mal connus
Certains intitulés de projets professionnels sont justes, certains projets sont cohérents avec votre parcours antérieur (et donc légitimes) mais ne sont pas maîtrisés. On parle d’un manque de lucidité. Vous avez une mauvaise idée de la réalité des métiers ; vous avez beau avoir un projet qui tient la route, vous le connaissez si mal que le jury en vient à se demander si vous l’avez choisi en connaissance de cause. Car, pour ne pas vous faciliter la tâche, certaines idées ont la vie dure. Souvent, d’ailleurs, ces idées vous portent à enjoliver nettement la réalité des métiers.
Exemples :
Vous voulez faire du marketing parce que c’est un travail d’équipe. Or, le chef de produit est seul avec son produit ; il travaille avec un grand nombre d’autres acteurs (à la production, en R&D, en publicité) mais est bien seul.
Vous voulez faire du conseil en stratégie et vous imaginez dès votre première année en train de faire de la stratégie pour des clients. Or, les premières années du consultant en stratégie sont loin d’être folichonnes et sont faites de datacrunching et de tableur Excel jusqu’à épuisement.
Travaillez la réalité des métiers.