Comme toute question de réflexion, il faut prendre le temps de bien décortiquer la question, ses termes-clefs. Ce temps de réflexion permet de gagner du temps et de ne pas aller au propos facile. On juge votre éthique certes, mais votre capacité d’analyse aussi.
Dénoncer ou ne pas dénoncer, telle est la question telle qu’on la reçoit de prime abord. Dénoncer est mal vu; se planquer fait lâche, pas facile de trouver une réponse satisfaisante.
Quand on se pose un peu, on remarque qu’il n’y a pas une réponse éthique et une qui ne le serait pas. Les deux réponses que vous pourriez faire répondent à une éthique. Donner des informations à la police vous met en accord avec une éthique de justice; la justice veut que vous aidiez la police à trouver le coupable. Ne pas donner d’information à la police vous met en accord avec l’éthique d’amitié. Vous pouvez exposer ce dilemme à voix haute.
On peut opposer ces éthiques mais elles sont sans doute conciliables. Par exemple, une réponse possible est que l’éthique d’amitié devrait vous amener à vous entretenir avec votre ami pour le convaincre de se mettre en accord avec l’éthique de justice. Dans un premier temps, vous ne dénoncez donc pas votre ami, vous ne donnez pas d’information. Mais vous pensez qu’il sera d’abord très difficile pour votre ami de vivre avec un tel poids, ensuite que la victime et sa famille vivraient mal une fuite et donc un acte anonyme, enfin que le délit de fuite serait fortement puni. Donc vous essayez de le convaincre d’aller voir la police.
Pour moi, la clé de cette réponse et là où vous marquez des points, c’est quand vous montrez que les deux réponses possibles répondent toutes deux à une éthique. Ne tombez pas dans le piège d’une réponse toute blanche ou toute noire.
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