Dois-je aborder ces problèmes spontanément ou attendre qu’on m’en parle ?
La règle est que vous ne devez pas en parler spontanément. Il faut rester sobre sur ces sujets. On pourrait vous reprocher de vous en servir. Donc, n’en parlez pas en premier. N’abordez vous-même le sujet que si et seulement si vous sentez que le jury a repéré quelque chose d’anormal dans votre CV ou votre vie et se pose des questions, qu’il est susceptible d’avoir une mauvaise appréciation de vous du fait de sa méconnaissance de ce point délicat.
Doit-on parler d’une période de maladie grave ?
Si cet épisode a eu une influence majeure sur votre vie ; s’il a eu des conséquences lourdes sur votre parcours scolaire (redoublement, mauvais résultats), alors oui vous devez en parler. Tout simplement parce que le jury ne pourra comprendre ces accidents de parcours sans vos explications et il risque de vous les faire payer.
Et si le jury ne me croit pas sur ma maladie ?
Il peut ne pas vous croire si vous êtes trop évasif, trop vague, du style « J’ai été gravement malade. » Même s’il ne le montre pas, il pourra garder un doute en lui. Donc expliquez en une ou deux phrases cette maladie, nommez-la, caractérisez-la. Non seulement le jury ne pensera pas que vous vous réfugiez derrière une étiquette un peu large, mais il sera même gêné, embêté quand vous citerez cette maladie parce que vous aurez été direct. Les gens ne sont pas habitués à cela. Conséquence : le sujet sera clôt.
J’ai peur de parler de cet épisode de maladie car je ne veux pas donner l’impression de faire pitié. Que dois-je faire ?
Cette question est légitime. Vous ne ferez pas pitié pour une raison simple : si vous pensez qu’il y a des raisons objectives de citer votre maladie (parce que vous avez été pénalisé dans vos études, parce qu’elle vous a structuré, amené à changer vos priorités), alors vous fournissez une information au jury, rien de plus. Si vous l’évoquez sobrement, crument, rapidement, vous n’inspirerez pas la pitié. Il s’agit de livrer une information utile, pas de générer de la pitié. Et cela n’en génèrera pas. Si le jury sent que vous faites reposer trop de choses sur cette maladie, qu’il y a un problème de disproportion, alors vous pourrez être taxé d’utiliser la maladie pour « faire pitié ».
Que pensez de la mononucléose ?
Qu’elle peut être très handicapante mais qu’à force d’avoir été utilisée avec abus, elle apparaît peu crédible aux yeux du jury. Déjà que la mononucléose est perçue comme pas très sérieuse du fait de son deuxième nom, la maladie du baiser, elle est en plus devenue une excuse bien pratique pour beaucoup d’étudiants glandeurs qui prétextent cette maladie. Donc, si cela a été très handicapant pour vous, à vous d’être très incisif sur la description de cette mononucléose pour que le jury en prenne la mesure.
Est-ce que le jury peut accepter l’argument d’une grippe qui m’a fait rater des examens ?
Oui, si c’est vrai. Mais cela doit être exceptionnel. Cela signifie que vous ne pouvez faire reposer un échec sur cette grippe si par ailleurs vos résultats sont moyens. Si vos résultats sont bons et qu’il y a juste cet incident, ok. Si le jury sent que votre dossier est moyen dans son ensemble, il vous taxera de vouloir trouver des excuses car grippe ou pas grippe, votre dossier est moyen.
Est-ce que je peux prétexter une maladie pour masquer une année de glande ?
Rien ne vous en empêche. Sauf la crédibilité ; il faut faire preuve d’abstraction et être très bon acteur le jour J. On ne peut faire moyen et parler de petite maladie pour justifier des années troubles. Il faut du lourd ; et en général vous devenez fébriles avec ce genre de gros mensonges. Pas simple à gérer.