Pourquoi ?
Ce point sur votre comportement pendant l’entretien rejoint presque le point sur les qualités personnelles. En effet, celles-ci influent totalement sur votre comportement en entretien. Si la patience est une de vos qualités, normalement, le jury pourra l’observer par la façon dont vous recevez les questions, dont vous répondez. Si vous êtes rigoureux, le jury s’en apercevra par la façon dont vous êtes habillé, par la structuration de votre propos.
Néanmoins, j’ai souhaité distinguer le comportement en entretien des qualités personnelles, comme élément de légitimité, pour deux raisons :
- Les qualités personnelles sont des éléments prouvés par des expériences. Lorsque vous dites que vous êtes rigoureux, vous allez évoquer la pratique du piano, l’écriture d’un journal tous les soirs depuis 10 ans, la pratique de la natation synchronisée… Ce sont des qualités abstraites que vous concrétisez, matérialisez par des expériences.
Le comportement en entretien est tout de suite très concret. Ce qui apparaît, l’impression que vous laissez au jury n’a pas besoin d’être prouvé. C’est immédiatement là, disponible pour le jury.
- Le comportement en entretien est fidèle à vos qualités personnelles… presque fidèle. Car la situation particulière dans laquelle vous êtes, inédite pour beaucoup d’entre vous, engendre des postures, des attitudes qui ne sont pas exactement fidèles à ce que vous êtes.
- Vous pouvez être très patient et pourtant avoir les jambes qui s’agitent frénétiquement et le pied qui tape contre terre; vous ne véhiculerez sans doute pas la patience avec cette attitude.
- Vous pouvez être rigoureux et néanmoins perdre le fil de votre raisonnement et vous emmêler les pinceaux.
Que révèlent les comportements ?
Attention, votre comportement en entretien peut être un signal fort ou signal faible.
Signal fort : parce que le jury vous sent inspiré, plein de vie, avec du répondant —> cela peut lui donner un très bon signal si votre projet est de travailler dans la publicité, la communication.
Signal faible : ce n’est pas parce que le jury vous sent inspiré, plein de vie, avec du répondant que pour autant il va s’arrêter à cela pour juger la pertinence de votre projet.
La force ou la faiblesse d’un signal dépend :
- de la psychologie du jury : donne-t-il confiance ou pas à votre comportement extérieur pour juger votre candidature ? Et là, on ne s’étend pas, c’est l’histoire de l’habit qui ne fait pas le moine mais quand même un peu…
- de la puissance de votre comportement : est-ce anecdotique (votre propos est juste bien structuré) ou très marqué (votre propos impressionne le jury par une structuration fine et appuyée) ?
Les comportements sont au final une sorte de faisceau d’indices qui viennent ou pas appuyer les autres éléments de légitimité.
Tous les éléments de votre comportement, physique ou verbal, sont susceptibles d’appuyer ou non votre légitimité :
La posture globale, les mains, le regard, le sourire, la tenue vestimentaire, le débit de parole, la prise d’un temps de réflexion avant les réponse ou pas, la structuration du propos, la spontanéité ou pas, l’étonnement ou pas…
Exemples
Les mains : très utilisées, elles révèleront une envie convaincre, d’échanger et crédibiliseront un profil commercial, politique, un métier où le relationnel est essentiel. Peu utilisées, elles vous mettront un peu en retrait et cela crédibilisera un métier de back-office.
Le propos : spontané, un peu débridé, il révèlera une appétit créatif, de la flexibilité, de la disponibilité et crédibilisera un projet en communication, en marketing, en entrepreneuriat; structuré, il donnera de la crédibilité à tous les métiers d’analyse (banque, finance, études).
La tenue vestimentaire : tiré à quatre épingles, vous crédibiliserez un projet très corporate (grosse entreprises ou organisation publique, fonctions prestigieuses); une veste en velours avec une chemise, sans cravate, vous apparaîtrez en décalage avec des fonctions très corporate mais serez en phase avec des projets entrepreneuriaux, journalistiques, associatifs.
Attention, je le redis. La plupart de ces comportements sont des signaux faibles. Ne surtout pas en déduire que parce que l’on utilise ses mains, on est crédible sur le commercial et rien d’autre; qu’il ne faudrait pas bouger ses mains si l’on veut faire du contrôle de gestion. Donc pas d’interprétation stricte s’il vous plaît !
Travailler sur votre comportement
Autant vous avez une maîtrise totale de votre discours sur les qualités (vous pouvez faire dire à peu près ce que vous voulez à vos expériences), autant niveau comportement, vous êtes plus agi que vous n’agissez réellement.
Votre comportement est donc un point de légitimité à acquisition rapide (vous pouvez travailler dessus en quelques semaines); mais rapide ne signifie pas immédiat, un comportement demande à être travaillé, intériorisé. Vous pourriez vous dire : « Finalement, c’est simple de prendre le temps de parler, de regarder le jury dans les yeux, de mettre de l’enthousiasme ou au contraire de prendre des postures de réflexion ! ». Oui, c’est facilement accessible, vous pouvez le faire dans la minute. Le reproduire automatiquement en situation de stress ? Sûrement pas.
Prenez donc le temps d’imprimer les comportements que vous jugez adéquats. Entraînez-vous plusieurs semaines en amont.
Pour connaître les bons comportements, c’est simple : observez des professionnels dans les métiers qui vous intéressent; sur internet, c’est très facile. Notez 5 ou 6 éléments comportementaux et appropriez-les vous.