Pourquoi ?
- La consistance. Les projets et associations sont potentiellement les expériences les plus immersives, celles qui vous donnent le plus accès à des responsabilités, qui vous mettent le plus en situation. Vous pouvez ne pas être cantonné à des tâches subalternes, partielles; vous êtes susceptibles d’avoir un rôle moteur.
- Les projets et associations sont le fait de participations volontaires. Voilà pourquoi cela peut être un appui de poids à votre projet; vous l’avez fait par envie et non par obligation.
- L’acquisition rapide. Les associations peuvent être intégrées en un temps record; pour certaines dans la journée. Un projet que vous monteriez vous-même est encore plus maîtrisable. Donc, si vous êtes à quelques semaines ou mois de vos entretiens, voilà un levier de légitimité de votre projet que vous pouvez activer plus ou moins rapidement.
Entrent dans cette catégorie tous les projets individuels et collectifs, qu’ils soient statutairement associatifs ou pas. On s’en fout. C’est le contenu qui compte.
Ce qu’il faut savoir sur les engagements associatifs et projets
- La durée et la date
Pour qu’un engagement associatif ou un projet constitue un élément de légitimité, il faut qu’il ait une certaine consistance. Mais dans ce domaine, ce n’est ni la durée, ni la date d’implication qui font la consistance.
Si votre projet ou engagement a eu lieu il y a plusieurs années; il est valable.
Exemple extrême : Emilie, candidate en école de management après deux ans de classe préparatoire. Lorsqu’elle avait 12 ans, elle écrivait un journal de 4 pages, qu’elle publiait tous les mois. S’y trouvaient jeux, articles, recettes et annonces. Elle le vendait dans son immeuble. L’expérience date allez-vous me dire et peut paraître ridicule pour une étudiante de 20 ans ? Certes, mais si l’on rapporte cette expérience à l’âge qu’elle fait à l’époque, c’est plutôt une belle expérience, qui montrait un niveau de maturité important, très jeune. Cette expérience peut très bien appuyer un projet entrepreneurial, comme un projet dans l’édition ou la presse, ou encore un projet dans le marketing ou la communication.
Si votre projet ou engagement n’a que quelques semaines ou mois au moment de l’entretien et qu’il est court, il reste valable aussi.
Exemple : Etienne, candidat en école d’ingénieurs après deux ans de classe préparatoire. Etienne a beau être scientifique, il s’intéresse surtout à l’humanitaire, aux projets de développement et veut utiliser sa future compétence d’ingénieurs dans ce sens. Il relate alors le projet qu’il a mène depuis 1 mois dans son lycée : l’organisation d’une collecte de sang. Elle n’avait rassemblé que 20 personnes l’année précédente. Il veut passer au minimum à 50 cette année. Il travaille à l’organisation de l’événement depuis seulement un mois mais cet engagement marque bien une cohérence avec son projet. Donc elle peut être utilisée même si elle est très récente et très courte dans le temps.
Evidemment, ces expériences étant lointaines ou courtes, si vous avez d’autres éléments de légitimité plus consistants et plus proches, vous choisissez ces derniers en priorité. Sachez juste qu’elles ne sont pas à remiser absolument sous prétexte qu’elles sont très anciennes, très récentes ou de courte durée.
- Le statut associatif
« Il faut que je fasse de partie d’une association ! ». Je suis sûr que vous vous l’êtes dit ou presque au moins une fois. Genre, il vous faut le sésame, l’association ! Ce n’est pas peine de gesticuler autant ou de vous faire des poussées d’urticaire, l’intérêt de l’activité associative ne repose pas dans le cadre formel, association, mais bien dans le projet, dans le fonds. On se fout vraiment de savoir que vous êtes dans une association formellement constituée. Si vous préférez des projets individuels, de projets entre amis, avec d’autres personnes, complètement informels, allez-y ! C’est ce que vous faites qui compte.
D’ailleurs, c’est drôle de voir la place que prend la « constitution des statuts » quand les candidats relatent leur expérience associative. On a l’impression que cela prend la moitié du temps. Désolé, mais 1. Votre association ne nécessite dans 99 % des cas pas de statuts exceptionnels qui méritent d’y passer 200 heures; il vous suffit de prendre des modèles et de les corriger, à la marge; 2. C’est ce que fait l’association et ce que vous faîte sous pour servir son objet (vous savez, ce qui est en haut des statuts !) qui intéresse le jury.
- Votre implication
C’est donc là que se trouve le coeur de la bête : ce que vous avez fait, en quoi vous avez fait avancer les choses. Dit autrement,
- le statut de « membre actif » ou le fait de détenir une carte
- le fait d’assister à des réunions et d’être passif
- le fait d’avoir un rôle statutaire (trésorier, secrétaire général, président, vice-président)
ne valent pas engagement associatif.
- Les engagements valables
- Une association nationale, locale, de quartier
- Une association humanitaire, engagée, de loisir, religieuse
- Des responsabilités de représentant : membre d’un syndicat étudiant, délégué de classe
- Un projet personnel ou collectif
- Un projet entrepreneurial
- Les projets tutoyés (création d’entreprise par exemple)
Exemples
La centrale hydroélectrique – Adrien est étudiant en école d’ingénieurs. Il souhaite intégrer un mastère spécialisé en Entrepreneuriat. Il a mené depuis 2 ans un projet individuel, à sa propre initiative, en dehors de tout cadre scolaire, celui de bâtir une centrale hydroélectrique. Sur le terrain d’un voisin se trouvait une cascade de 6 mètres de haut. Il étudié le projet d’une centrale clé en main coûtant 150 000 euros et décidé de la construire lui-même. Il a ramené le besoin de financement à 25 000 euros. Il a rencontré experts, fournisseurs et administrations partout en France et a réussi son projet qui constitue un solide élément de légitimité pour son projet de devenir entrepreneur.
Le délégué – Martin est été délégué de classe pendant ses trois années de lycée. Il est en terminale et veut intégrer un institut d’études politiques par une filière demande un entretien. Il émet l’envie de travailler dans l’administration. Cette expérience de délégué peut appuyer ce projet car elle montre un souci de travailler sur la chose publique, pour une collectivité. Si Martin avait 3 années années d’études supérieures en plus, cette expérience aurait été légère; les 3 années devraient avoir permis à cet engouement pour la chose publique de trouver un relais plus consistant (engagement associatif, politique, syndical…).
La Boule d’Assas – Amandine est étudiante en master 1 de droit à Paris-Assas. Elle postule à une admission parallèle en école de management. Dans l’association, elle s’est chargée du pôle communication : partenariats, financements, invités, événements, relations avec l’université. Elle s’est suffisamment impliquée pour avoir doublé le budget de l’association (partenariat négocié avec Pernod-Ricard) et avoir rassemblé 50 associés de cabinets d’avocats venant jouer avec les étudiant en droit d’Assis au Jardin du Luxembourg. Cette activité associative peut être un élément de légitimité pour un projet en marketing/communication, en lobbying mais aussi en droit (car il démontre son entrain à créer des réseaux professionnels).
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