Un projet n’est pas un objet qu’on invente ou qu’on s’approprie quelques jours avant l’entretien. Ou alors si vous le faites, faites-le bien.
Pour qu’un projet soit cohérent aux yeux du jury, il lui faut deux caractéristiques : il doit être :
- Légitime
- Lucide
La légitimité
La première condition de validation d’un projet professionnel est sa légitimité. En quoi êtes-vous légitime à énoncer ce projet ? D’où vous vient ce projet ? Sur quoi repose-t-il ?
Un projet professionnel ne doit pas sortir de votre manche ! Et c’est tout le piège des candidats qui s’y prennent au dernier moment. Ne vous trompez pas : normalement, c’est bien le projet qui vous anime qui vous amène à postuler et non votre candidature qui vous conduit à envisager un projet. C’est logique ! Et si ce n’est pas le cas, c’est comme cela que le jury doit l’entendre.
Il va falloir expliquer au jury que vous cheminez. Que telle et telle expérience vous ont mené à ce fameux projet. Pour fonder votre projet trouvez-lui au moins 3 fondements. Ces fondements sont à rechercher avec la plus grande amplitude possible
Ils sont très nombreux. Prenez conscience de cela. Si vous prenez le temps de réfléchir, vous allez vous apercevoir qu’un projet peut trouver ses sources autrement que dans des stages (auxquels vous pensez spontanément).
Les éléments de légitimité sur lesquels vous pouvez vous appuyer sont :
- Les stages
- Les autres expériences professionnelles
- Le parcours académique
- Les associations
- Les rencontres
- Les lectures, les conférences
- Un mémoire, un travail de recherche
- Les centres d’intérêt
- Autres
- Les qualités personnelles
- Le comportement en entretien
Un projet lucide
Une fois que le jury a compris que votre projet est le résultat d’un cheminement, qui prend appui sur des expériences (donc qu’il est légitime) il veut en général vérifier que
- Ce projet n’est pas fantasmé. Et les rayons des candidats sont remplis de projets fantasmés : marketing du luxe, trader, management du sport, fusions-acquisitions. Fantasmés parce que
- Ils sont connus comme de grosses tartes à la crème, comme des projets très répandus, « à la mode »;
- Ils sont vus comme des projets « sympas », « fun ». Bizarrement les métiers de la plasturgie, du bois, du contrôle de gestion, de la logistique sont beaucoup moins évoqués ! Dommage parce que vous marquez en général des points;
- La réalité effective de ces métiers n’est pas connue. Les candidats ont tendance à enjoliver certains métiers ; ils méconnaissent la réalité.
- Vous êtes impliqué dans sa mise en oeuvre. Le jury exige une bonne connaissance de ce projet et des éléments afférents à ce projet.
Pour montrer au jury que vous êtes lucide et que vous savez de quoi vous parlez, vous devrez valider les points suivants :
- Connaissance du métier
- Connaissance du secteur
- Connaissance des acteurs
- Connaissance des enjeux
- Connaissance de l’actualité
- Monographies
- Adéquation formation/métier
Une lucidité à moduler
Le jury n’a pas les mêmes attentes en vers vous s’agissant de la connaissance des métiers selon votre niveau actuel.
- Niveau baccalauréat : de bonnes bases. Une trop grande maîtrise pourrait paraître suspecte (trop de préparation).
- Niveau licence : bonne connaissance ; des manques sont excusables mais une très bonne maîtrise n’est plus suspecte.
- Niveau master : connaissance parfaite ; aucune imperfection n’est excusée.