Après vous avoir dit ce qu’il faut faire, prenons la question dans l’autre sens : ce qu’il ne faut pas faire. En voici l’inventaire :
- Les points de suspension
Très souvent les entretiens se terminent avec des points de suspension.
« … je suis très intéressé donc par intégrer votre école… et donc j’ai très envie de faire partie de la prochaine promo… et j’espère vous avoir convaincu… »
Bref, vous ne parvenez pas à vous arrêter. Vous ne mettez pas un point net. Vous véhiculez un manque de confiance.
Terminez votre conclusion par un point. Voire un point d’exclamation. Votre conclusion doit s’arrêter net. Vous véhiculerez de la détermination.
- Le propos balbutiant
Le propos conclusif est très fréquemment fragile, hésitant, pas structuré.
« Euh, je vous remercie de m’avoir reçu ; euh… j’espère que je vous ai convaincus. Euh, je pense avoir tout dit, euh oui ; sauf peut-être une chose. »
Vous laissez l’image de quelqu’un de pas très sûr de lui, ce qui créé un problème de confiance chez le jury.
Préparez votre conclusion. Elle doit être impeccable, propre, nette. Attention, pas récitée pour autant.
- Le discours terne
La conclusion est parfois vécue comme un passage obligé, c’est un peu un retour en arrière, vous savez quand vous aviez 5 ans et que votre maman vous disait « Dis bonjour à la dame ! »… et que vous n’aviez pas envie ! Alors vous y aller à reculons. Peut-être aussi êtes-vous fatigué par 45 minutes d’entretien. Eh bien il va falloir vous ressaisir.
Dès que la conclusion arrive, pensez à vous remobiliser, à vous secouer. C’est un moment important et pas une oraison funèbre ! Vous n’enterrez pas votre entretien, vous remobilisez le jury avant qu’il ne griffonne votre note.
- Les discours fleuves
Certains ne comprennent pas la fonction de la conclusion. Elle est le point mis à votre échange avec le jury. Et pourtant, beaucoup
– s’acharnent à vouloir placer des choses qu’ils n’ont pas évoquées auparavant. Alors ils se lancent dans une longue liste, un vrai inventaire, un pot-pourri plutôt de tout ce qui n’a pas été dit : on place les rollers, la peinture, le voyage en Irlande… à ce stade, cela ne sert à rien. Cela vous dessert même car vous allez mettre de la confusion en ajoutant un tas de petites choses et donc perdre le jury. Le message conclusif doit être simple pour mettre en éclat votre positionnement.
– d’autres développent carrément des points entiers de leurs CV. C’est trop tard, vous avez mal géré votre entretien, il fallait y penser avant. Vous pouvez ajouter un point mais développé en 30 secondes maxi.
– d’autres encore ont peur de mettre le point final et ajoutent sans cesse des choses. Il ne faut pas négliger ce dernier point : ce n’est pas facile de faire face au vide qui suit le point final ; alors on remplit maladroitement pour occuper le terrain.
« Je suis très motivé… que dire d’autre ? J’ai très envie d’intégrer particulièrement ce programme… je pense aussi vous avoir montré que…
Une conclusion fait 30 secondes, une minute tout au plus. Faites court !
- La banalité, le passe-partout
La banalité ? La voici :
« Je suis très motivé, dynamique… »
La conclusion doit être percutante. Si vous faites le choix d’une conclusion qui dépasse le simple « Merci, à bientôt ! » et que vous souhaitez y mettre un peu de consistance, concentrez-vous sur des propos porteurs d’un marquage fort :
– Soit une synthèse marquant très clairement votre positionnement
« Je pense que ce qui fait ma force aujourd’hui, c’est mon envie d’entreprendre, celle qui m’a amené à créer 2 micro-entreprises et une association de 50 personnes et mon imagination, celle qui m’amine au quotidien dans l’écriture de scénarii et dans la réalisation de courts métrages. J’ai maintenant besoin de ce programme pour structurer mes projets, les confronter aux autres et apprendre le management. Merci de m’avoir reçu et à très bientôt j’espère. »
– Soit un propos original
- Les politesses excessives
« Je vous remercie pour cet entretien, cela a été un plaisir de m’entretenir avec vous. J’ai passé un bon moment. »
Gardez vos distances, pas de lèche à la fin de l’entretien.
- Le trop d’assurance
« Je pense vous avoir convaincu que mon projet est très abouti, qu’il nécessite de passer par ce programme. »
« Je pense vous avoir montré la qualité de mes expériences, que je pense également avoir les qualités pour intégrer ce programme. »
Gardez l’humilité que le jury attend. N’oubliez pas que votre objectif est double : montrer que votre candidature a de la valeur, certes ; mais aussi faire comprendre que vous avez besoin d’une formation. Et cela oblige l’humilité. Vous devez suggérer votre posture de futur apprenant.
- Les superlatifs
On se dit que c’est la fin et qu’on ne reverra pas le jury, que celui-ci est à deux minutes de mettre sa note, alors on décharge tout ce qu’on peut, on lui en met plein la vue, presque on pourrait gémir !
« Je veux vraiment intégrer votre programme ; cela compte plus que tout pour moi. »
« Je serais vraiment flatté d’être admis dans votre programme ; ce serait pour moi quelque chose d’extraordinaire »
Un peu de mesure ! Gardez de la sobriété en conclusion ; pas d’insistance à ce point sur votre volonté d’intégrer. Pourquoi ?
- Vous vous rabaissez, vous mettez en posture d’infériorité en demandant très fort une intégration. C’est petit.
- Vous exercez une sorte de pression sur le jury qui peut se sentir obligé ; vous lui suggérez avec trop d’insistance qu’il doit vous prendre ; vous négligez son rôle de jury et son libre-arbitre. Il est assez grand pour faire son choix.
- Vous signifiez au jury que ce programme est tout pour vous et donc vous retirez une carte maîtresse, celle qui vous donne le choix d’intégrer plusieurs programmes. Laissez-vous désirer un peu !
- Vous apparaissez comme hypocrite si le jury a perçu que son programme n’était pas votre premier choix et que pourtant vous voulez le faire accroire avec de tels propos.