Une première année de médecine, une deuxième première année de médecine, puis une faculté de droit, pour obtenir finalement une licence d’économie-gestion… voilà ce que l’on peut, consensuellement, appeler un parcours non linéaire. Et ce parcours vous met mal à l’aise car vous avez du mal y voir quelconque avantage.
Vous auriez tort de partir vaincu. Pour deux raisons :
- On ne vous en voudra jamais ni d’être curieux, ni de chercher vos centres d’intérêt. Admettez donc tout simplement que vous avez un peu bourlingué, que les débuts ont été certes chaotiques, mais que cela vous permet aujourd’hui de savoir ce qui vous intéresse. Donc, retenez bien :
- Il faut admettre, avec le sourire, cette situation de petite bourlingue. Cela devrait vous rendre sympathique aux yeux du jury.
- Il faut montrer que vous avez du coup identifié ce qui vous intéresse.
- Ces expériences passées s’inscrivent à votre actif et dénotent des centres d’intérêt et des qualités qui, eux, ne sont jamais absurdes. A ce titre, loin d’être un handicap, votre parcours sinueux peut être un élément de différenciation très opportun le jour J (le jury est souvent lassé du défilé monotone de candidats qui se ressemblent tous). Alors oui, allez-vous dire, c’est de la distinction, mais pas forcément très consistante puisque vous n’avez passé que quelque temps dans chacune des activités. Ce n’est pas grave et même mieux, cette dispersion est à l’origine d’une combinaison unique ou rare. Donc, retenez bien, ces expériences
- expriment des centres d’intérêt et une combinaison de centres d’intérêt qui peut être unique.
Exemple : un intérêt pour la santé peut être intéressant pour intégrer une école de commerce (marché des alicaments, du médicament, du bien-être…) ; si on ajoute le droit, la combinaison devient plus rare, on peut montrer un intérêt pour l’individu, pour sa protection, par la santé et par le droit.
Attention, il n’est pas du tout obligatoire de justifier tous ses centres d’intérêts, d’autant que vous en avez peut-être choisi certains par erreur, qu’une partie de ces études ne vous a pas plu. Certes, mais vous les avez quand mêmes choisies, donc il y a au moins une intuition, un début de quelque chose.
2. révèlent des qualités et une combinaison de qualités qui peuvent être unique
Exemple : le choix de médecine va révéler peut-être un souci de l’autre, une envie de comprendre ; le droit une envie de rigueur, un souci de la norme, d’organisation sociale.
Il est impératif d’éviter deux écueils
- Retracer la longue histoire de votre parcours universitaire, en prenant soin de bien commencer par le début. Vous allez ennuyer le jury. Concentrez-vous seulement sur les éléments significatifs.
- Entrer dans un exercice de justification culpabilisante, où vous prenez soin de trouver une explication rationnelle à chaque bifurcation. C’est ainsi, vous avez mis du temps ou vous avez pris le temps, il n’y pas de psychanalyse à initier !
Le jury doit juste être rassuré sur deux points :
- Ce parcours non linéaire n’est pas le fruit d’une existence faite de dilettantisme.
Il faudra montrer que vous vous êtes vraiment et sincèrement engagé dans chacune des disciplines que vous avez étudiées.
- Vous êtes enfin parvenu à déterminer votre projet professionnel (car il n’est pas question que l’on vous intègre pour que vous quittiez l’école un an plus tard).
Evidemment le jury comprend parfaitement que l’on puisse bourlinguer, à une limite près… que ça s’arrête enfin ! Pas la peine encore une fois de vous justifier sur le registre « J’vous jure, j’arrête » (ou alors avec humour). Le jury doit juste en être convaincu, par votre sérénité sur la forme et par la consistance de votre discours sur votre projet, sur le fond.