Pourquoi ?
La curiosité. Le jury est curieux, c’est sa fonction normale que d’être curieux. Il est là pour renifler les moindres pistes. La famille est une source d’information précieuse.
L’accessibilité. Les informations sur la famille sont facilement accessibles, tous les candidats peuvent en parler. Bref, c’est un sujet facile.
La médiocrité du jury. Les membres de jury, loin d’être toujours brillants et à la recherche de questions stimulantes, font des questions à la mode années 50. Et dans ces années, avec une majorité à 21 ans, la famille c’est forcément important.
Votre entité de référence. Vous êtes encore jeunes et presque tout ce que vous avez vécu jusque-là passe par la cellule familiale. Il est donc normal que parmi vous certains aient du mal à imaginer un entretien sans évoquer leur famille.
Comment ?
La règle : ne pas en parler
La règle est de ne pas parler de la famille, et encore moins en début d’entretien. Parfois des candidats se présentent d’emblée comme étant « l’aîné d’une famille de 5 enfants ». Outre le fait que l’information est de l’ordre de l’épiphénomène pour le jury (ce n’est pas un critère de sélection que l’on sache), cela révèle souvent
- soit un manque d’indépendance par rapport à la famille. L’entretien porte sur vous et non sur votre famille ou vous + votre famille. Le jury ne va pas recruter votre famille.« Certes, allez-vous dire, mais ma famille aide à comprendre qui je suis ». Ok, alors si votre famille vous a structuré, merci, mais c’est le cas pour tout le monde ; si elle vous a influencé, alors cela doit se voir dans votre CV (par le type d’activités que vous avez exercées…), dans votre personnalité sans avoir besoin de faire appel à l’histoire familiale. Donc, définitivement, abandonnez tout hommage familial dans l’entretien et toute référence si possible.
- soit une absence de capacité à hiérarchiser le discours. Si votre situation familiale est introduite dans les 20 premières secondes de l’entretien, c’est que vous n’avez pas grand-chose à dire mais plus certainement que vous n’avez aucun sens de hiérarchisation. Comment penser que votre état-civil compte plus que votre parcours académique, vos expériences, vos centres d’intérêt dans l’appréciation du jury ? Le jury pourrait vous en vouloir de lui refiler ce genre d’infos quand il n’a pas encore été comblé sur votre personne.
Que dire si le jury m’interroge sur ma famille ?
Faites le plus court possible. Il s’agit 1. de montrer au jury que c’est vous qui passez l’entretien et non votre famille 2. que vous ne vous posez pas en héritier mais en candidat indépendant. Donc, répondez de façon factuelle aux questions du jury mais ne vous étendez pas. Essayez même de rebondir et de passer à un autre sujet.
Le destin familial
Dans la rubrique « Les temps changent, mais le jury pas forcément… », il n’est pas rare que les jeunes filles se voient demander avec insistance comment elles comptent concilier leur vie professionnelle et familiale. Soyons clair d’emblée : cette question est sexiste. Il faut éviter à tout prix de tomber dans l’argumentation de premier degré, en essayant de justifier comment, au prix d’un effort surhumain, vous allez enfin parvenir à coordonner deux vies en même temps. La réponse la plus simple pour désamorcer cette question ringarde (osons le dire) est la suivante : « Je ne me pose pas cette question pour le moment. La priorité est ma vie professionnelle. »
Autre erreur commune à éviter : justifier son projet professionnel en s’appuyant en premier lieu sur l’héritage familial. Une phrase récurrente à ce propos est : « Je baigne dedans depuis que je suis tout petit ». Le projet professionnel et la potion magique ne font pas bon ménage, donc inutile de persévérer sur ce terrain. Si vous deviez parler de l’environnement familial pour justifier votre projet, préférez des formulations vous donnant du recul : « Mon père est entrepreneur. Au cours des 5 dernières années, j’ai compris les contraintes et les exigences de l’entrepreneuriat. D’abord… Ensuite… Enfin… »